La vraie recette des petits cochons en pain d’épices
Moelleux pain d’épices aux marrons et chocolat blanc
Le 25 novembre, on célèbre, dans plusieurs pays du monde, la fête de la Sainte-Catherine. Elle prend une proportion différente dans chaque ville ou pays. En France, plus précisément à Vesoul en Haute-Saône, c’est l’occasion pour les boulangers de sortir leurs cochonnets en pain d’épices affublés de leurs sifflets.
Une pénurie de sifflets a cependant été annoncée au début du mois de novembre. Le site Pain d’épices vous raconte tout sur l’origine de la foire de la Sainte-Catherine et pourquoi ce sont les cochonnets qui sont à l’honneur à Vesoul. Le site évoquera également la pénurie et l’importance des tourneurs pour le bon déroulement de l’évènement.
L'origine de la foire de la Sainte-Catherine
La Sainte-Catherine est célébrée depuis maintenant plus de 700 ans chaque 25 novembre. Elle représente un martyre, car elle a été décapitée pour avoir refusé de devenir la seconde épouse de l’Empereur d’Alexandrie. Depuis ce jour, chaque 25 novembre, les jeunes filles de plus de 25 ans qui ne sont pas encore mariées sont à l’honneur. Elles sont appelées Catherinettes et sont reconnues à travers des chapeaux particuliers de couleurs jaunes et vertes.
Les Catherinettes aimaient également bien se distinguer, car elles avaient l’espoir de rencontrer un homme prêt à les épouser lors de ses foires. Dans différents pays, des foires sont organisées le 25 novembre à l’occasion de cette fête. La plupart d’entre elles étaient agricoles, sauf celle vésulienne qui faisait office de marché aux bestiaux où l’on retrouvait de tout.
Les éleveurs venaient y présenter leur élevage dans l’espoir d’enregistrer une bonne vente. Les artisans venaient également pour vendre certains de leurs produits luxueux. Peu à peu, les activités de la foire de la Sainte-Catherine se sont axées sur le thème du cochon. La plupart des animaux qui étaient vendus étaient alors des cochons faits de chair et d’os. De nombreux habitants de la région venaient à la foire juste pour acheter ces animaux. Il y avait également des courses et divers concours qui étaient organisés autour de la bête.
Pourquoi les cochonnets en pain d'épices de Vesoul ont-ils un sifflet ?
Aujourd’hui, pour la foire de la Sainte-Catherine à Vesoul, les cochons faits de chairs et d’os ont laissé la place à des cochonnets en pain d’épices. Ils sont nappés au lait ou au chocolat et peuvent porter des inscriptions. Il s’agit le plus souvent du nom de l’enfant pour qui le cochon a été acheté, mais cela peut aussi être un message. Les pains d’épices étaient vendus lors de la foire aux fortunés. Pour suivre le thème qui est autour du cochon, les pâtissiers ont commencé à présenter sur leur étalage de petits cochons en pain d’épices.
Ces cochonnets de la foire de Vesoul ont un grand succès auprès des habitants de la région, mais aussi des visiteurs. Cela est dû à leur particularité. Ils ont en effet, à la place de la queue, un petit sifflet en bois. Cette tradition est née en 1943 suite à l’idée ingénieuse d’un boulanger. Son objectif était d’effectuer plus de ventes, ce qui a été un véritable succès. Même au 21e siècle, cette habitude continue, car cette friandise traditionnelle et rigolote est très appréciée par les enfants. Il ne pourrait donc y avoir de foire de la Sainte-Catherine à Vesoul sans les cochons en pain d’épices avec ce petit jouet à l’arrière.
Des cochonnets de la foire de Vesoul sans sifflets pour 2022 ?
Cette année, il y a en effet de fortes chances que tous les cochons de la foire de la Sainte-Catherine de Vesoul
n’aient pas de sifflet pour remplacer leur queue. Cela est dû au problème de santé que rencontre actuellement le seul fabricant
en France. Le tourneur qui habite dans le Jura a en effet arrêté la production pour se focaliser sur son état de santé.
Tourneur sur bois, un métier de moins en moins pratiqué en France
De nombreux métiers sont liés au travail du bois, mais celui de tourneur est tout à fait particulier. Il fait partie des métiers d’art de France qu’il faut valoriser et sa pratique nécessite l’utilisation d’équipements spécifiques. Le métier de tourneur sur bois est enseigné dans quelques écoles de formation en France, mais peu de personnes s’y intéressent à cause du manque de débouchés. Il y a ainsi de moins en moins de tourneurs et le savoir-faire disparait peu à peu. Ce sont eux qui produisent les petits jouets qui sont mis à l’arrière des cochons de la Sainte-Catherine.
Si peu de personnes exercent aujourd’hui ce métier, il est normal qu’il y ait une pénurie si le producteur principal tombe malade. Avant d’être mis à la place de la queue des cochonnets, ces sifflets étaient de petits jouets très appréciés par les enfants. Ils étaient fabriqués avec du bois de buis qui était considéré comme idéal pour le tournage. Les sifflets en bois de buis ont de belles finitions naturelles et lasurées et sont agréables à tenir en main.
Des tourneurs à la rescousse depuis l'annonce de la pénurie
L’arrêt de production du fabricant de sifflets de bois du Jura a clairement démontré qu’il y a aujourd’hui peu de tourneurs en France. Ceux qui exercent ce métier ne s’intéressent peut-être pas beaucoup non plus à ces petits jouets qui doivent rester dans les cochonnets. Dès que la pénurie a été annoncée, il y a toutefois un tourneur basé en Haute-Saône qui s’est manifesté. Il s’agit d’un dessinateur industriel qui a ouvert il y a un an une entreprise de tournage sur bois.
Il a décidé de se lancer dans la fabrication de ces petits jouets indispensables vers la fin du mois de novembre l’an dernier. Il s’est inspiré d’une photo pour concevoir son premier sifflet en bois puisqu’il n’en avait jamais réalisé. Grâce à son initiative, le dessinateur redonne de l’espoir aux habitants, mais aussi aux pâtissiers. Tous les cochonnets en pain d’épices ne pourront toutefois peut-être pas avoir leur petit jouet bruyant à l’arrière. Pour satisfaire tout le monde, il faut au moins 25 000 pièces. Une production que le tourneur même déclare ne pas pouvoir atteindre, car le temps est compté.
Heureusement, suite à une publication de France Bleu Besançon et de l’Est Républicain, un autre tourneur basé dans les Ardennes a réagi le mercredi 9 novembre dernier. Cette femme a déclaré à la presse vouloir venir en aide aux boulangers vésuliens en produisant les petits jouets à mettre à l’arrière des cochonnets. Tout comme le tourneur haut-saônois, elle a demandé une image pour commencer la production.
L'habitude de la tradition des cochons au sein des familles vésuliennes
Le 25 novembre, il y a toujours des sifflets dans les maisons des familles vésuliennes.
Siffler dans le derrière du cochon en pain d’épices est une habitude à laquelle personne ne déroge. Si c’est tout simplement amusant pour les enfants, il représente une identité culturelle pour la région et pour les parents. Apprendre donc qu’il y ait des risques d’une possible pénurie est difficile à accepter pour les Vésuliens.
Pour la plupart d’entre eux, une foire de la Sainte-Catherine sans ces petits jouets bruyants à l’arrière des cochonnets revient à briser la tradition.
Il est toutefois possible d’en faire soi-même.
Où acheter son cochon Sainte-Catherine avec sifflet cette année ?
Il n’y a pas d’endroit fixe où vous pouvez acheter votre friandise traditionnelle pour la foire. La plupart des boulangeries vésuliennes ont aujourd’hui quelques cochonnets qui respectent la règle. La majorité d’entre elles sont cependant anxieuses et redoutent le fait de ne pas recevoir les petits jouets bruyants à temps. Avec la production en cours réalisée par deux tourneurs, il est possible que la pénurie soit évitée. Il faudra encore attendre quelques jours pour en avoir la confirmation.
Pour découvrir l’origine de la confection des cochons en pain d’épices à la foire de la Sainte-Catherine, je vous invite à cliquez ici.