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Au cœur des traditions culinaires alsaciennes, se niche un rituel souvent méconnu : la préparation de l’oie de la Saint Martin. Cette coutume, ancrée dans l’histoire de la région, prend racine dans l’hommage rendu à Saint Martin, protecteur des démunis et des plus vulnérables. Chaque 11 novembre, les Alsaciens perpétuent cette tradition avec ferveur, faisant de cette journée un véritable hymne à la générosité et à la gourmandise.
Dans cette exploration, nous plongerons au cœur de cette tradition culinaire alsacienne, découvrant les liens étroits qui unissent Saint Martin à l’oie festivement farcie. De la légende à l’assiette, nous dévoilerons les subtilités de cette célébration empreinte de convivialité et de partage.
Saint Martin : Le saint patron des éleveurs d’oies
Saint Martin de Tours, né au IVe siècle, demeure un phare de bonté et de compassion dans l’histoire de la foi chrétienne. Soldat romain converti, il est surtout célébré pour son geste emblématique : partager son manteau avec un mendiant grelottant. Cet acte de générosité simple a marqué le début d’une vie dédiée à la charité et à l’aide aux plus démunis.
Dans la foi catholique, enracinée dans l’histoire de nos ancêtres, Saint Martin est reconnu comme le saint patron des défavorisés. Sa vie fut un témoignage vibrant de l’amour du prochain et de la solidarité envers les plus vulnérables. En tant que soldat, il a fait le choix consciencieux de consacrer sa vie à soulager la souffrance.
Aujourd’hui, l’héritage de Saint Martin de Tours résonne toujours, touchant particulièrement les familles alsaciennes, souvent les grands-parents, qui perpétuent la tradition du 11 novembre en servant une oie farcie lors du repas. Cette pratique devient souvent l’occasion d’inculquer à de jeunes générations des valeurs fortes en racontant l’histoire du héros Martin. Une petite anecdote qui sert de base pour élever les enfants vers de nobles valeurs morales.
Dans la culture populaire, Saint Martin de Tours est souvent représenté partageant son manteau avec un mendiant. Cette image emblématique rappelle la puissance de la compassion et de la générosité, invitant chacun à suivre l’exemple de ce saint humble et bienveillant.
Chaque 11 novembre, cette histoire est transmise de génération en génération. Les parents, les grands-parents ou les parrains/marraines offrent des livres aux enfants sur l’histoire de Saint Martin et racontent son histoire tout en expliquant les belles valeurs de générosité et de partage de ce courageux héros qui se dépouilla de son manteau malgré le froid, pour le donner à un pauvre. Pendant ce temps, de succulentes oies sont farcies et partagées en signe de respect envers Saint Martin.
Cette belle tradition familiale reste gravée dans la mémoire des enfants, qui se souviennent avec émotion de cette oie farcie lors d’une froide soirée d’automne suivie d’un gâteau alsacien moelleux, et de l’histoire que leurs parents leur ont racontée, bien blottis au fond de leurs lits.
Les adultes profitent de cette période pour se replonger dans l’histoire de Saint Martin afin de se réapproprier les traditions et de répondre aux nombreuses questions des enfants sur le saint de Tours, aussi nommé « Martin le Miséricordieux » ou encore « Martin des Champs ».
Ainsi, Saint Martin demeure un symbole vivant de la bonté humaine et de la responsabilité envers les moins fortunés. Sa vie et son héritage continuent d’inspirer des générations à tendre la main à ceux qui ont besoin d’aide et d’affection.
Les coutumes liées à Saint Martin et aux oies
Au cœur de la tradition de la Saint Martin en Alsace, se tisse un récit empreint de mystère et de générosité. L’une des légendes les plus chères au cœur des Alsaciens est celle de la cachette de Martin dans un enclos à oies. Selon l’histoire, alors que Martin fuyait l’immense responsabilité de devenir évêque, il trouva refuge parmi les oies d’une ferme.
Cette fuite de Martin face à la lourde charge d’assumer le rôle d’évêque s’explique par sa profonde humilité et sa modestie. Bien qu’il fût destiné à guider l’Église, il préférait mener une vie simple, éloignée des honneurs et des titres.
Pour lui, l’essentiel résidait dans le service aux plus démunis et dans la pratique de la charité, des valeurs qu’il chérissait profondément. Ainsi, la cachette de Martin parmi les oies devint le symbole de sa volonté de rester proche du peuple, refusant de se laisser aveugler par le prestige lié à l’épiscopat.
Pourtant, l’agitation et les cris des oies alertèrent les habitants, révélant ainsi la présence du futur saint. Cet épisode fondateur imprégna à jamais la relation entre Saint Martin et les oies, faisant de ces dernières les gardiennes d’un secret sacré. C’est pourquoi Saint Martin est aussi considéré comme le saint patron des éleveurs d’oies.
Ce fait souligne que même au sommet de la hiérarchie ecclésiastique, la modestie demeure une vertu inestimable.
Les oies, au-delà d’être de savoureux mets, incarnent l’esprit de protection et d’accueil du saint. Elles deviennent les émissaires de la bonté et de la bienveillance dont Saint Martin fit preuve envers le pauvre homme qu’il rencontra lors d’une froide nuit d’hiver.
Cette coutume de célébrer avec une oie farcie résonne ainsi comme un hommage à la générosité du saint.
L'oie de la Saint Martin : une tradition qui transcende les frontières
Les oies et la tradition des paiements aux seigneurs
Au Moyen Âge, les oies jouaient un rôle crucial dans les échanges entre paysans et seigneurs le 11 novembre. Cette date marquait le jour où les paysans devaient payer leur loyer à leurs seigneurs. Plutôt que de recourir à l’argent, ils offraient souvent une oie, témoignant ainsi de leur gratitude pour la protection et la défense dont ils avaient bénéficié.
La louée et la Saint Martin
Autrefois, la Saint-Martin était l’occasion pour les valets et les servantes de ferme de changer de maîtres et de se « louer » à d’autres. Cela correspondait également au versement de certaines redevances telles que les baux et fermages. De nos jours, elle demeure une fête populaire importante dans l’Ain : celle de la fête agricole de la Saint Martin, qui donne invariablement lieu à une grande fête locale.
Le mois de novembre regorge de nombreuses fêtes liées à des saints, comme la foire de la Sainte Catherine qui a lieu chaque 25 novembre en Haute-Saône.
La saison des abattages d’oies en Allemagne
Le 11 novembre marque traditionnellement le début de la saison des “Gänse Schlachtungen“, les abattages d’oies en Allemagne. Cette pratique découle de la nécessité de constituer des réserves pour l’hiver, alors que la période de jeûne des 4 temps de l’avent approche.
La connexion entre le 11 novembre et l’oie reste très forte en Allemagne. Vous pourrez facilement trouver un restaurant pour déguster l’oie de la Saint Martin ce jour-là, et assister à une procession de Saint Martin qui fait la grande joie des enfants. Ces derniers déambulent avec de petits lampions confectionnés maison où l’on retrouve des séquences de la vie du Saint.
En redécouvrant les racines profondes de la tradition de l’oie de la Saint Martin, nous sommes invités à réveiller cette pratique séculaire. Au-delà de la simple dégustation de l’oie farcie, c’est une manière de se connecter à l’histoire et de perpétuer un héritage culturel riche en valeurs de génération en génération.
En partageant ce festin empreint de convivialité, nous renouons avec un passé qui nous relie aux générations qui nous ont précédées, faisant ainsi de cette tradition culinaire du 11 novembre un véritable pont entre les époques.
- DE LA MARCHE, Albert Lecoy. Vie de Saint Martin, Evêque de Tours, Apôtre des Gaules. Éditions voxgallia. 2020.
- Conférence youtube sur Saint Martin de Tours (durée < 1h00) : https://www.youtube.com/watch?v=E4232Z2OLyE
- Livre pour adolescent :
LAMBERT,Pierre. Saint Martin au milieu de son peuple. Éditions du sacré cœur.2021.
Pour enfants :
Jeu des 7 familles – Le Moyen Âge.42 cartes. Année d’édition : 2018.LEIGHTON, Edmund Blair & MERSON, Luc-Olivier. Scènes Médiévales – Coloriages. Éditions Saint Jude. 2017.
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